Avez-vous déjà songé à abandonner votre vie urbaine trépidante quelque temps pour vous retirer dans un endroit isolé où vous pourriez trouver un meilleur équilibre physique et mental ? Si c’est le cas, les ashrams peuvent vous intéresser. Aujourd’hui, un ashram est un concept assez élastique : auberge de jeunesse asiatique de style hippie où les résidents occupent leurs loisirs en groupes, forfait de vacances contenant du yoga, de la méditation ou d’autres types d’activités de détente asiatiques, centre de désintoxication situé en pleine nature où les patients peuvent combattre leur addiction à la drogue, l’alcool ou autre ou lutter contre des maladies comme le cancer et pour finir ermitage spirituel ou monastère.
Le mot ashram se décline de plusieurs façons, mais une chose est sûre : l’ashram est une invention de l’Inde. Le mot ashram (ou ashrama) a pour racine le mot sanskrit srama qui signifie « donner le sens de faire un effort vers la libération » et désigne de manière générale un endroit de retraite religieuse, un sanctuaire et un ermitage.
Les lecteurs anglais ont officiellement découvert ce mot pour la première fois en 1917, lorsque le diplômé de sciences britannique William W. Pearson publia Shantiniketan: the Bolpur School of Rabindranath Tagore. Dans ce livre, il relate son expérience à l’école en tant que professeur de sciences naturelles anglais et son étroite relation avec Rabindranath Tagore (prix Nobel de littérature qui a refaçonné la littérature et l’art indiens grâce au modernisme contextuel).
En 1863, le père de Tagore avait fondé un ashram à Shantiniketan, que William Pearson présenta 54 ans plus tard aux lecteurs anglais comme « une retraite religieuse, où les personnes en quête de paix peuvent trouver le calme et la méditation ».
La même année, le Mahatma Gandhi mit en place son premier ashram, sans doute le plus connu au monde, l’Ashram de Sabarmati, aussi appelé Ashram de Gandhi. Gandhi choisit le site pour la raison suivante : « Cet endroit est parfait pour que nous puissions poursuivre nos activités de recherche de la vérité et de développement du courage. » Il y fonda une école tertiaire qui se concentrait sur le travail manuel, l’agriculture et l’alphabétisation.
Gandhi consacra près de 16 ans de sa vie à l’ashram, comme le soulignait le Daily Express dans son édition du 31 juin 1933 : « Gandhi a décidé de quitter son ashram (séminaire) de Sabarmati et de commencer le mystérieux « nouveau devoir sacré » [la désobéissance civile] ».
Ces dernières années, plusieurs ashrams ont été créés en dehors de l’Inde, principalement aux États-Unis, au Canada, en Thaïlande et dans les Îles Baléares, souvent dirigés par des professeurs spirituels orientaux. Cependant, pour faire court, tout endroit qui vous aide à entrer en relation avec la nature et à trouver la paix intérieure peut être votre ashram et la tradition hindoue ou autre, qu’elle soit récréative, religieuse, spirituelle ou culturelle, ne peut être qu’un plus, pas une obligation.
