27.01.2015

Consumérisme – Mot du jour

Alors que les vacances de Noël viennent de se terminer, il serait peut-être opportun d’examiner de plus près un phénomène qui touche bon nombre de personnes, le consumérisme. Considéré par certains comme désormais indissociable de notre vie quotidienne, ce phénomène est encore plus flagrant au moment des fêtes de Noël, pendant lesquelles la pratique quasi-universelle du don de cadeaux et la consommation de biens en général atteignent leur paroxysme.

À la fin de l’année 2014, qui fut sans doute l’une des premières années réellement prospères depuis la Grande Récession, on enregistra une tendance accrue à dépenser sans compter. Ainsi, le samedi précédant Noël, appelé communément « Panic Saturday » dans les pays anglo-saxons, les ventes ont atteint un record de 1,2 milliard de livres, soit 18,75 livres par habitant du Royaume-Uni. Et qui plus est, durant les cinq jours précédant Noël, les ventes ont dépassé 4,7 milliards de livres, affichant ainsi une augmentation de 21 % par rapport à 2013. De plus, en dehors de la période consacrée aux préparatifs de Noël, il faut également tenir compte des soldes pendant et après Noël, et notamment des soldes en ligne des 25 et 26 décembre, qui permettent de générer un chiffre d’affaires moyen de 480 000 livres par minute.

Le terme anglais « consumerism » fait son apparition aux États-Unis en 1915, dans le Colman’s Rural World où il est employé pour la première fois pour expliquer la loi économique fondamentale de l’offre et de la demande, dans les termes suivants : « In the end crusaderism will stand for consumerism and the demand for milk in the cities, and producerism will stand in possession of the supply of milk». Comme le souligne une critique de livre du professeur Henry Pratt Fairchild, publiée dans le Massillon Evening Standard (de l’État de l’Ohio), le terme « consumerism » désigne dans les années 1920 et 1930 un système dans lequel les consommateurs – ou plus précisément leurs désirs et besoins – sont devenus le principal moteur de l’économie. Enfin, il est intéressant de constater qu’il faut attendre les années 1960 et 1970 pour que le terme connaisse la connotation négative que nous lui attribuons aujourd’hui. Que vous pensiez que le consumérisme nuit au véritable sens de Noël ou que ce phénomène émane de l’ère de l’information très ciblée dans laquelle nous vivons, il y a de fortes chances que le concept qui sous-tend ce terme ne vous laisse pas froid. Si la compréhension cognitive et la remise en question des écueils du matérialisme moderne relèvent d’approches relativement récentes, le mot « consumérisme » n’a en revanche rien de nouveau. Seule sa définition a évolué au cours des 100 dernières années.