08.06.2017

Copropriété

Copropriété – Le mot du jour - EVS Translations
Copropriété – Le mot du jour – EVS Translations

De nombreuses personnes trouvent plus sécurisant d’être propriétaires, plutôt que locataires, de leur logement. Généralement considérée comme l’investissement le plus sûr et un moyen de se construire un patrimoine, l’accession à la propriété ressemble néanmoins souvent à une aventure financièrement coûteuse pour un intérêt discutable par rapport à la tranquillité d’esprit de la location. Pour ceux qui aiment l’idée d’accéder à la propriété sans les frais et les responsabilités supplémentaires de l’entretien et des réparations d’une maison, notre mot du jour est peut-être la solution.

Ce mot, copropriété, est un terme de latin moderne dont la signification est « souveraineté partagée ». Il est constitué l’ajout du préfixe co, qui signifie « avec » ou « ensemble » au mot propriété, signifiant « bien ou chose possédée », dérivé du terme latin « proprietas » (« caractère propre, spécifique », « droit de possession »).

Si la formulation « souveraineté partagée » peut sembler un peu rude pour l’immobilier et l’accession à la propriété, on la doit au fait que ce mot trouve son origine dans des traités latins publiés en Allemagne au 18e siècle, dans lesquels 2 personnes acceptaient d’exercer une autorité conjointe sur une zone spécifique.

La première mention du terme date des environs de 1715 et du traité Histoire de mon temps, dans lequel l’évêque écossais Gilbert Burnet (1734) raconte que « Le Duc d’Holstein a commencé la construction de nouveaux forts… Ce qui, selon les Danois, allait à l’encontre… de la copropriété détenue par le roi et le duc dans ce Duché. »

En termes purement immobiliers, ce mot étant désormais quasiment toujours associé à ce domaine, la première mention est étonnamment récente ; il s’agit d’une édition de 1962 du magazine anglais The Economist, qui écrit : « Le concept juridique de l’achat d’un seul appartement, par opposition à la détention d’une part de l’ensemble de l’immeuble, est en train de faire son chemin dans le secteur de l’immobilier américain, où il est connu sous le nom de “copropriété”.

Bien que notre mot date du 18e siècle, l’acception actuelle du terme, à savoir la propriété d’un logement au sein d’un immeuble plus grand est paradoxalement plus ancienne. Certains éléments historiques suggèrent que le premier cas de vie en copropriété remonterait à la Babylone du premier siècle ; il n’existe toutefois aucune mention des zones qui étaient considérées comme un espace commun, ou des superficies possédées par chaque locataire, un point qui, aujourd’hui encore, peut être source de frictions.

Tombée en disgrâce pendant un ou deux millénaires, l’acquisition d’un logement abordable sans trop de risques semble susciter un intérêt croissant à l’échelle mondiale sous les formes les plus diverses, que ce soit en Asie, en Europe, en Océanie ou en Afrique du Sud, et même aux États-Unis, où la vente en copropriété est loin d’être une nouveauté et où le nombre de nouvelles constructions est en constante augmentation depuis le creux de 2010, connu ici sous le nom de “Grande récession”.