14.03.2017

Divorce – Mot du jour

Divorce – Mot du jour - EVS Translations
Divorce – Mot du jour – EVS Translations

Contrairement aux mariages, les divorces sont rarement considérés comme un évènement à célébrer. Ils sont généralement accompagnés d’émotions du côté obscur du spectre, qu’il s’agisse de colère, tristesse, angoisse ou, dans le meilleur des cas, d’un sentiment de soulagement avec une nouvelle page qui se tourne. D’un autre côté, « une petite fête n’a jamais tué personne » et c’est sans doute ce que sont dit les fondateurs d’une agence événementielle spécialisée dans les fêtes de divorce. Apparues aux États-Unis, les fêtes de divorce ont de plus en plus de succès à travers le monde. Leur objectif ? Aider les personnes à tourner une page difficile.

D’un point de vue historique, les divorces étaient autorisés dans la Grèce antique et dans l’Empire romain jusqu’au IXe siècle, lorsque l’Église prit le pouvoir et déclara que le mariage était une institution sacrée par Dieu qu’aucune action humaine ne pouvait dissoudre. Au Xe siècle, le divorce était généralement interdit, mais il existait une forme de « séparation légale » déterminée par l’Église. En effet, à cette époque, les tribunaux n’avaient pas de réel pouvoir sur le mariage et la séparation.

Le mot divorce existe dans la langue anglaise depuis la fin du XIVe siècle. Cet emprunt au vieux français vient du latin divertere (divortere dans une forme plus archaïque) qui signifier « se séparer, quitter son époux, tourner ». Le mot est apparu pour la première fois en 1377 dans Piers Plowman (Pierre le Laboureur), un poème de William Langland considéré comme l’une des plus grandes œuvres de la littérature anglaise du Moyen Âge, au même titre que les Contes de Canterbury (Canterbury Tales) de Chaucer.

L’un de premiers et plus importants divorces royaux de l’histoire fut celui du roi de France Louis VII et d’Aliénor d’Aquitaine dans les années 1150. Le premier divorce royal enregistré dans les archives anglaises est celui de Louis XII qui, après avoir accédé au trône en 1498, fit directement appel au pape pour faire annuler son mariage. Le divorce fut mentionné dans les Chroniques d’Angleterre (Chronicle of England) : « In the same year was made a divorce between the king of France and the queen his wife » (« Au cours de la même année, un divorce fut prononcé entre le roi de France et la reine sa femme »).

En 1533, le grand divorce marqua le début de la Réforme anglaise et changea l’histoire. Lorsque le pape refusa d’annuler le mariage du Roi Henri VIII et de Catherine d’Aragon, le roi d’Angleterre et du Pays de Galles décida de se séparer de l’Église catholique romaine en s’autoproclamant chef suprême de l’Église et d’Angleterre et en divorçant de Catherine pour épouser Anne Boleyn.

En Angleterre, jusqu’en 1857, le divorce devait être autorisé par un acte du Parlement. Cette procédure étant extrêmement onéreuse, seuls les hommes les plus riches pouvaient divorcer.

Cela changea avec la loi sur les affaires matrimoniales (Matrimonial Causes Act) qui permit alors à tous les citoyens de divorcer et autorisa les femmes à demander le divorce à condition de pouvoir prouver la cruauté et l’infidélité de leur époux.

En 1937, la loi fut amendée pour ajouter l’alcoolisme, la folie et l’abandon aux causes de divorce. La réforme du divorce (Divorce Reform Act) de 1969 autorisa les couples à divorcer après une séparation de deux ans et, à la fin des années 1990, la législation sur le divorce devint enfin favorable aux femmes.

D’après les statistiques, le taux de divorce chez les baby-boomers dépasse aujourd’hui 50 %. De plus en plus de séniors décident de vivre seuls et de plus en plus de femmes financièrement indépendantes choisissent de ne pas se marier. Ce phénomène a naturellement eu un impact sur la perception qu’a la société du mariage et du divorce. La pression est aujourd’hui moins grande pour se marier ou le rester.