17.05.2017

Exploration

Exploration – Mot du jour - EVS Translations
Exploration – Mot du jour – EVS Translations

Lorsque nous pensons à l’extraction du pétrole brut, il n’est pas rare que nous l’imaginions jaillissant du sol, sous haute pression : c’est en effet une image largement véhiculée par les films et les dessins animés. Bien que cela ait pu se produire par le passé, c’est un phénomène bien plus rare que ce que l’on veut nous faire croire.

À l’instar des mines d’or ou de diamants, les gisements de pétrole et de gaz ne sont généralement pas découverts par les grandes entreprises énergétiques ou les prospecteurs par accident. Dans compter qu’il ne serait pas rentable de chercher un peu partout de manière aléatoire. Afin de trouver et d’extraire le produit aussi efficacement et économiquement que possible, ces entreprises font appel à « l’exploration », qui est notre mot du jour.

Issu du moyen français exploration, lui même tiré du latin explorationem, qui signifie « examination », ce mot désigne la recherche et le sondage généraux d’une zone spécifique dans le but de déterminer si elle abrite une ressource (pétrole, gaz, or, cuivre, charbon etc.) dont la qualité et l’accessibilité sont suffisantes pour justifier une extraction commerciale.

Apparu en 1778 dans la deuxième édition de l’Encyclopedia Britannica, notre mot a été utilisé pour la première fois au début de l’Âge de la vapeur, en lien avec le charbon : « Though plains be so favourable..to the production of coal,..clay, soil, and other lax matter..have..covered the surface of such plains to a considerable depth, which prevents the exploration of the solid strata there » (Bien que les plaines soient favorables à la production du charbon… l’argile, la terre et d’autres matières meubles… ont recouvert la surface de ces plaines jusqu’à une grande profondeur, ce qui empêche l’exploration de la strate solide à cet endroit »).

L’un des premiers usages de ce terme en rapport avec le pétrole ou le gaz remonte à 1888 et se trouve dans l’ouvrage Transactions of the American Institute of Mining Engineers : « A new interest was taken in the drilling of exploration wells, more particularly in search of [natural] gas » (Le forage de puits d’exploration, plus particulièrement pour la recherche de gaz [naturel], éveilla un nouvel intérêt »).

Outre l’exploration préliminaire, consistant par exemple à examiner la géologie de l’emplacement et sa proximité avec des ressources connues ou avérées, des études approfondies recourant à des méthodes sismiques plus actives (observation d’une petite explosion souterraine) ou à des méthodes passives (surveillance des ondes sismiques naturelles ou utilisation de gravimètres et de magnétomètres) sont utilisées bien avant que le premier puits préliminaire soit creusé.

Bien que le prix du baril soit redescendu après avoir largement dépassé la barre des 100 dollars il y a à peine 3 ans, l’exploration reste essentielle pour les entreprises qui souhaitent rester compétitives, surtout au vu de la demande du marché. Cependant, l’exploration est une pratique coûteuse. Si, le forage en puits peu profonds et dans des zones fiables comme l’Arabie Saoudite est une solution comparativement économique (environ 5-8 dollars par baril), la demande du marché est telle que les entreprises doivent désormais rechercher des emplacements plus risqués et moins accessibles. Par exemple, les plate-formes pétrolières en haute mer (au large du continent) peuvent facilement coûter plus de 100 millions de dollars avant même que le premier baril de pétrole n’atteigne la raffinerie.