22.11.2016

Fantôme

Fantôme - Mot du jour - EVS Translations
Fantôme – Mot du jour – EVS Translations

Au moment d’Halloween, les fantômes sont à l’honneur. Bien évidemment, en dehors de la fête elle-même, les fantômes n’ont rien de nouveau : les croyances concernant les fantômes remontent aux cultures préhistoriques, lorsque l’homme commença à essayer de comprendre le monde du surnaturel. Qu’il s’agisse d’une personne revêtue d’un drap blanc troué au niveau des yeux ou d’une silhouette floue, d’un fantôme, d’un orbe ou d’un gobelin, comment nos amis anglophones en sont-ils venus à associer ces entités au mot ghost ?

Le mot ghost est directement issu du vieil anglais gast, qui vient du proto-germanique gaistaz. Si notre mot est d’origine germanique, il fut initialement utilisé dans la lignée du latin spiritus, qui, bien que signifiant essentiellement « esprit » en termes chrétiens, implique l’Esprit Saint (Holy Spirit ou Holy Ghost en anglais), le troisième élément de la Trinité. Notre mot apparut en fait pour la première fois en langue anglaise peu après la christianisation de la Grande-Bretagne.

Plus d’un siècle plus tard, ce mot commença à être de plus en plus utilisé pour désigner l’âme ou l’esprit ou pour le représenter comme une entité distincte du corps physique, comme dans cette citation de Old English Texts vers l’an 900 : « The emperor ordered she be martyred & glorifying God, she gave up her ghost » (« L’empereur ordonna qu’elle soit martyrisée et, glorifiant Dieu, elle abandonna son corps »).

Malgré cette évolution, il faudra attendre encore près de 500 ans pour que le terme ghost soit utilisé pour représenter la manifestation visible de l’esprit d’une personne. Ce nouvel usage nous vient du poète Geoffrey Chaucer et de l’histoire de Dido dans The Legend of Good Women (vers 1385) : « This night my father’s ghost Hath in my sleep so painfully tormented me » (« Cette nuit, le fantôme de mon père m’a tourmentée dans mon sommeil »).

Bien qu’Halloween et les fêtes celtiques ancestrales fassent partie de notre culture occidentale, les fantômes transcendent les frontières culturelles. De l’indien bhoot au japonais Yokai en passant par les références aux écrits de Confucius ou encore à la journée mexicaine des morts, qui intègre des croyances spirituelles précolombiennes, chaque culture a sa propre interprétation des fantômes. Dans notre culture, malgré un très grand scepticisme, 35 à 40 % des habitants des États-Unis et du Royaume-Uni affirment croire aux fantômes. Il faudra sans doute encore un peu de temps pour convaincre les autres.