01.10.2015

Finance – Mot du jour

Que nous l’envisagions du point de vue des individus (achat d’une voiture, remboursement d’un crédit), des entreprises ou même macroéconomique (émission de la dette publique), le mot d’aujourd’hui, finance, est présent dans tous les aspects de notre vie. S’il n’est pas difficile de citer les nombreuses façons dont la finance nous concerne au quotidien, que peut-on dire du mot lui-même ?

Initialement, le mot finance désignait le règlement d’une dette (fin, remise, paiement, etc.), un dernier paiement. Les racines de ce mot remontent au latin médiéval finis qui désignait « un dernier paiement ou règlement ». Concernant l’évolution du mot, il est intéressant de noter que, contrairement à de nombreux mots qui ont un seul sens dans une autre langue et en développent plusieurs en anglais, les nombreux usages et définitions du mot anglais finance ont tous été importés du français.

La première utilisation connue du mot finance en anglais remonte à Coventry Mystery Plays (aux alentours de 1400) dans le sens de fin : « God, that did make all things of nothing…put each creature to his finance » (« Dieu, qui a créé toute chose à partir de rien, conduisit chaque créature à sa fin ».) Un demi-siècle plus tard, le sens français original a été entièrement adapté dans The Tale of Beryn (env. 1460) : « to make for your wrongs to your rights, finance » (« faire de vos torts des droits, réglez vos dettes. ») The Book of Noblesse, qui retrace l’invasion française d’Édouard IV en 1475, est le premier ouvrage (s’appuyant une fois encore sur le français) à interpréter le mot finance en rapport avec la fourniture d’objets : « through lack of provision of men-of-arms, treasure, and finance of sufficient number of goods » (« par le manque d’hommes d’armes, de trésorerie et la fourniture de différents objets en quantité suffisante »). Au milieu du XVIIIe siècle, ce concept de fourniture a été adapté au système monétaire, pour les individus et l’état, comme on peut le lire dans Works de William Cowper en 1766 : « My finances will never be able to satisfy these craving necessities » (« Mes finances ne pourront jamais satisfaire ces besoins ») et dans le chef-d’œuvre d’Edward Gibbon, The Decline and Fall of the Roman Empire (Histoire de la décadence et de la chute de l’Empire romain, 1781) : « To their wisdom was committed the supreme administration of justice and of the finances » (« l’administration suprême de la justice et des finances leur était confiée »).