13.09.2016

Gorille

Gorille – Mot du jour - EVS Translations
Gorille – Mot du jour – EVS Translations

Trois mois après l’abattage d’un gorille au zoo de Cincinnati après la chute accidentelle d’un petit garçon dans son enclos, l’histoire suscite toujours un immense débat et alimente toujours la controverse.

Face à la multiplication des pétitions, tentatives d’immortalisation du gorille (des mèmes aux suggestions de créer un Pokémon à sa mémoire) et autres quêtes de justice, Harambe est en passe de voler la vedette à King Kong.

Si nous ne défendons aucune position quant à l’affaire Harambe, nous pouvons remonter aux origines du mot gorille.

Ce mot vient de la traduction grecque du voyage entrepris par l’explorateur carthaginois Hanno sur la côte ouest de l’Afrique vers 500 avant J.-C. Dans son récit, il utilisa ce mot pour désigner un groupe d’individus velus de sexe féminin : « dans ses recoins les plus isolés se trouvait une île habitée par une sorte d’individus grossiers. Les femelles y étaient bien plus nombreuses que les mâles et avaient la peau dure. Nos interprètes les appelaient des Gorillae. »

Si l’on ignore si Hanno avait rencontré de véritables gorilles, une autre espèce de singes ou des êtres humains (la plupart des recherches penchent pour des chimpanzés), c’est ainsi qu’est né le mot Γόριλλαι (gorillai) pour décrire une « tribu de femmes velues ». La traduction anglaise du récit du voyage d’Hanno fut publiée vers 1800 et marqua naturellement la première utilisation du mot gorilla dans cette langue.

Ce mot fut ensuite adopté par le physicien Thomas Staughton Savage, un missionnaire envoyé en Afrique de l’Ouest, et par le naturaliste Jeffries Wyman lorsqu’ils étudièrent le crâne et les ossements d’un gorille. Le résultat de leur étude, A description of the external characters and habits of Troglodytes Gorilla, fut publié en 1847 dans le Journal of the Boston Natural History Society. Dans cet article, troglodyte vient du grec trôglodutês « qui entre dans des trous » et fait référence aux tribus identifiées comme vivant dans différents endroits par les écrivains de l’Antiquité.

Le premier Européen moderne à avoir observé des gorilles vivants fut l’explorateur franco-américain Paul Du Chaillu au cours de ses voyages en Afrique de l’Ouest entre 1856 et 1859. Son récit, Voyages et Aventures en Afrique équatoriale, et ses gorilles (pour certains directement vendus au Museum d’Histoire naturelle de Londres) atteignirent l’Europe à l’époque où L’Origine des espèces de Darwin s’emparait de l’imagination du public et alimentait le débat sur la place des êtres humains dans la nature.

Alors que plusieurs témoignages mentionnent la présentation itinérante d’un gorille vivant en Angleterre dans les années 1860, le premier registre officiel à mentionner l’arrivée d’un gorille vivant en Europe remonte à 1876, lorsqu’une expédition allemande captura un gorille mâle pour le zoo de Berlin. Mpungu avait deux ans et, après avoir été prêté aux zoos de Londres et Hambourg, mourut au cours de l’année suivante.

L’un des gorilles les plus célèbres et les plus admirés de nous, experts linguistiques, est la femelle Koko (née en 1971 et toujours en vie), connue pour avoir appris plus de 1 000 signes et une version modifiée de la langue des signes américaine.