17.03.2015

Graffiti – Mot du jour

Avez-vous entendu le dernier fait divers insolite concernant des graffitis ? Deux jeunes Allemands risquent neuf mois de prison et… trois coups de bâton cul nu pour avoir pénétré par effraction dans un dépôt de métro et pour avoir tagué une rame de métro. Cet acte de vandalisme s’est produit en novembre dernier à Singapour, un pays connu pour sa propreté (cracher un chewing-gum dans la rue peut coûter 5 000 $/environ 4700 €) et sa tolérance zéro en matière de délit. Il y a cinq ans, les fesses d’un autre graffeur ont eu affaire au bâton singapourien. L’art urbain est parfois très douloureux…

Le mot graffiti est le pluriel de graffito, de l’italien graffito/graffiato (éraflure), et désigne une peinture ou une inscription gribouillée, grattée ou pulvérisée sur un mur ou toute autre surface. L’art du graffiti existe depuis l’Antiquité et est, en d’autres termes, aussi vieux que l’espèce humaine. Dans notre société moderne, l’art du graffiti, bien que punissable dans plusieurs pays, est très prisé, à la fois pour sa valeur artistique et pour les messages sociaux et politiques qu’il véhicule souvent. Le graffeur britannique qui se cache sous le pseudonyme Bansky est connu pour son art urbain satirique empreint d’humour noir qu’il appose aux quatre coins du monde et qui est reconnu dans le monde entier (il a récemment publié une vidéo pour nous faire découvrir sa dernière œuvre dans la Bande de Gaza).

Le premier exemple connu de graffiti moderne se trouve dans la cité grecque antique d’Éphèse (aujourd’hui en Turquie). Selon l’industrie touristique locale, il s’agirait de graffitis publicitaires pour une maison close. La première référence écrite au mot « graffiti » en langue anglaise remonte à 1851. Dans Prehistoric Annals of Scotland, Daniel Wilson décrivait les inscriptions des runes de Maeshowe de la manière suivante : « les inscriptions légères de nombreuses runes de Maeshowe, ainsi que leur irrégularité et la recherche de précision dans les formes de ce qui doit être conservé, ne sont ni plus ni moins que des graffitis. » Les graffitis contemporains ont commencé à apparaître lors de la Première Guerre mondiale et se sont développés avec l’avènement de la culture hip-hop comme une expression de révolte contre une société dans laquelle le droit de la propriété semblait passer devant les droits de l’homme.

Les graffitis sont la manifestation visuelle de l’essor du hip-hop à New York, comme l’indique l’hebdomadaire New York Magazine du 26 mars 1973 : « Pour le roi de la pop et ancien graffeur Claes Oldenburg, l’essor du graffiti est une sorte de rêve devenu réalité. »