19.03.2015

Hip-hop – Mot du jour

Le hip-hop existe depuis plus de 40 ans, ce qui en fait une des cultures emblématiques du 20e siècle.

Tout a commencé avec la renaissance urbaine de New York, et notamment la construction de la Cross Bronx Expressway (une voie de circulation importante du Bronx, à New York) qui a détruit le logement et le lieu de travail de nombreux groupes ethniques. Les communautés noires et hispaniques pauvres ont été particulièrement affectées. En effet, elles ont été déplacées dans l’East Brooklyn et le South Bronx.

C’est dans le Bronx que tout aurait commencé en août 1973. Au début, la musique hip-hop était un mélange de musique afro-américaine, principalement de reggae jamaïcain, de boîtes à rythme et de rythme synthétisé. La culture de la poésie parlée des années 1970 s’intéressait aux droits civiques. C’est dans cet environnement social que la musique hip-hop a été créée : la musique permettait d’exprimer des opinions politiques et des besoins sociaux.

Né dans les rues de New York désertées par la politique, le hip-hop est devenu une langue universelle avec laquelle les gens du monde entier pouvaient s’exprimer et à laquelle ils pouvaient s’identifier. La culture hip-hop va bien au-delà de la musique et s’exprime de nombreuses façons : graffiti, breakdance, code vestimentaire et attitude.

Le hip-hop a acquis une influence mondiale jusqu’à que cette sous-culture urbaine vienne répondre à une demande commerciale. Le hip-hop a connu son âge d’or au début des années 1990, quand la pensée socio-économique dominante s’est étendue au gangsta rap qui a attiré l’attention des médias lorsque deux de ses figures emblématiques, Tupac Shakur et Notorious B.I.G., se sont fait assassiner. Une fois sous le feu des projecteurs, cette sous-culture a été exploitée commercialement jusqu’à devenir une machine à vendre et envahir la mode.

L’invasion du hip-hop a également touché le langage, enrichissant notre vocabulaire de nombreux mots et expressions. Mais d’où vient le mot « hip-hop » ?

« Hip-hop » étaient les deux premiers mots du premier tube du genre, Rapper’s Delight de The Sugarhill Gang sorti en 1979.

Cependant, le mot « hip-hop » n’aurait été utilisé pour la première fois pour désigner officiellement cette culture qu’en 1982, lorsque le journaliste Steven Hager publia un article détaillé dans Village Voice sur le mouvement de la jeunesse noire qui avait remplacé la violence des gangs par la musique, la danse, l’art, la langue et le style, observant que : « d’ici cinq ans, le hip-hop devra être considéré comme la réussite artistique la plus importante de la décennie. »

La même année, le New York Times décrivit le concert de D.J. Hollywood comme « parlant une langue qui suit le rythme d’un album funk et rythmé par un refrain récurrent, généralement une variation de la formule absurde « hip, hop, hip-hip-de-hop » ».

Quelques mois plus tard, le Time observa que « cette sous-culture, que l’on appelle hip-hop, est une question d’affirmation de soi, de fierté, de statut et de compétition. »

Cependant, les mots « hip » et « hop » ont une longue histoire dans la culture afro-américaine. « Hop » renvoie souvent aux années 1920 et à l’époque du Harlem Swing (Lindy Hop) et « hip » désigne un éveil spirituel, cultivé par les esclaves des nations de l’Afrique de l’Ouest. Cependant, il y a sûrement une explication beaucoup plus simple.

En novembre 2012, au cours d’une conférence à l’université Cornell, quelqu’un a demandé à Afrika Bambaataa (un DJ américain du Bronx surnommé « The Godfather » (le Parrain) et « Amen Ra of Hip Hop Culture ») pourquoi il avait choisi le mot « hip-hop » pour décrire le mouvement de la jeunesse qu’il avait aidé à créer. Sa réponse fut d’une brillante simplicité : « C’est à la mode [hip] et quand on entend cette musique, il faut sauter [hop]. C’est pour cela qu’on l’a appelée le hip-hop »