09.07.2015

Luxe – Mot du jour

L’envie de plus, de mieux et de plus du mieux est inscrite dans l’ADN des êtres humains. Qu’il s’agisse d’un achat spécial, d’un certain style de vie ou de la pratique d’une activité particulière, tous ces éléments peuvent relever du mot du jour : luxe. Avant que vous ne vous vous précipitiez pour acheter ces cuillères en argent massif ou organiser votre prochaine croisière autour du monde, intéressons-nous à ce mot et à son concept.

Le mot luxury (« luxe ») est arrivé dans la langue anglaise vers 1300. Il est dérivé du latin et de l’ancien français luxuries, défini comme la débauche et l’excès avec une connotation sexuelle. Heureusement, au cours de 150 années suivantes, le sens du mot semble être revenu à son sens latin original signifiant simplement un excès d’extravagance, dont nous sommes (espérons-le) plus familiers que de la définition de l’ancien français. Quant à la définition conceptuelle de ce mot, contrairement à ce que les magazines de loisirs et autres brochures touristiques veulent nous faire croire, le luxe ne se résume pas nécessairement à des vacances hors de prix ou à une célèbre marque de vêtement portée par telle ou telle célébrité. Le luxe peut également être aussi simple que du temps supplémentaire pour s’adonner à son activité préférée ou un verre de sa boisson préférée ou un bon repas après une dure journée de travail.

Pour ce qui est des « produits de luxe » qui ont un prix, il semblerait que les Britanniques soient de fins connaisseurs et n’hésitent pas à mettre la main à la poche. Actuellement, les Britanniques dépensent environ 11 milliards € en produits de luxe, ce qui les classe en deuxième position derrière les Français. Cependant, d’après les estimations, d’ici 2018, sur les 135 milliards € dépensés par l’ensemble des pays européens, le Royaume-Uni devrait se hisser à la première place. De plus, compte tenu que, contrairement à des pays comme les États-Unis et l’Allemagne où les produits de luxe sont souvent vendus à prix réduit, les Britanniques sont prêts à payer le prix fort. Nous pouvons donc dire que les Britanniques accordent encore plus de valeur aux produits de luxe que la plupart des consommateurs. Bien évidemment, avec des marques comme Burberry, Rolls-Royce, Asprey et Dunhill, comment leur en vouloir ?

Plaisir de luxe

L’une des premières utilisations connues en langue anglaise de ce mot date de 1386 environ dans The Man of Law’s Tale de Chaucer où, utilisant le sens de l’ancien français, il est écrit : « O foul lust of luxury » (« Ô infâme excès de luxe »). Bien que la nature sexuelle de la définition originelle ne semble pas avoir totalement disparu avant le XIXe siècle, en 1633, dans The Purple Island de Phineas Fletcher, on voit le mot prendre son vieux sens d’excès : « I never knew of want or luxury.or base-bred flattery » (« Je n’ai jamais connu le besoin ni le luxe ni la flatterie basée les basses origines »). Vaille que vaille, en 1833, Harriet Martineau, décrivant ce terme dans son œuvre Briery Creek, l’appliqua à un personnage en disant : « He buys a new luxury which will yield no good beyond his own selfish pleasure » (« Il achète un nouveau luxe qui ne lui rapportera rien de bon, si ce n’est son propre plaisir égoïste »). Cependant, que serait la vie sans un peu de plaisir et de luxe ?