28.01.2016

Pessimisme – Mot du jour

Ça va mal se passer. Enfin, nous espérons que la lecture de notre mot du jour ne sera pas une mauvaise expérience, mais c’est ainsi que les pessimistes voient souvent les choses. Évidemment, le fait que la joie et l’excitation des fêtes soient retombées et que nous soyons au cœur d’une saison froide et neigeuse ne fait rien pour arranger les choses, mais cet état d’esprit tient souvent plus du pessimisme que d’un phénomène saisonnier. Au-delà des facteurs aggravants, qu’en est-il du mot lui-même ?

Le mot pessimisme vient du latin pessimus qui signifie « le pire ». Contrairement à l’optimisme, le pessimisme est, pour faire simple, une disposition d’esprit qui porte à croire que, quel que soit le scénario, le pire se produira. Selon des philosophes comme Schopenhauer, Nietzsche, Rousseau et Dostoïevski, le pessimisme consiste à saper la nature trop ambitieuse de certaines philosophies en raison des évènements négatifs potentiels qui peuvent en découler.

La première utilisation en langue anglaise du mot « pessimism » se trouve dans une lettre de Samuel Taylor Coleridge qui, en 1794, reprit directement le mot français pour parler de la « mer morte du pessimisme » (« Dead Sea of Pessimism »). Quarante ans après son apparition, le pessimisme commença à être perçu, en anglais, comme un extrême à équilibrer, comme le soulignait l’Edinburgh Review : « Violent extremes either way—optimism or pessimism.must be pernicious » (« Les extrêmes violents quels qu’ils soient, qu’il s’agisse de l’optimisme ou du pessimisme, sont pernicieux »). En 1878, Edward Dowden remarqua les bienfaits du pessimisme philosophique, observant que : « The pessimism of our own day aspires to be constructive » (« Le pessimisme de notre époque nous incite à être constructifs »).

La plupart du temps, nous associons le pessimisme à quelque chose de négatif, cependant, comme en philosophie, le pessimisme peut avoir des conséquences positives. Ainsi par exemple, un sondage publié au Royaume-Uni en mai 2015 a montré qu’une grande majorité des adultes britanniques (51 %) pensent que la jeune génération aura une moins bonne qualité de vie quand elle entrera dans l’âge adulte, soit 16 % de plus qu’en 2011 et un bond gigantesque par rapport aux 12 % de 2003. Si ce sondage traduit un pessimisme croissant à ce sujet, le simple fait de le mentionner signifie qu’il y a plus de chances pour que des mesures soient prises pour y remédier.

À l’inverse, une vision très optimiste pourrait empêcher de voir le problème et de prendre des mesures pour y remédier. Ainsi, le pessimisme n’est pas nécessairement une mauvaise chose, mais à l’image de l’alcool que nous avons bu au réveillon du nouvel an, il ne faut pas en abuser…