13.08.2015

Polenta – Mot du jour

Pour beaucoup, la polenta est un produit incontournable de la cuisine italienne moderne, et pourquoi ne le serait-ce pas ?

À l’image des autres plats incontournables de la cuisine italienne, que sont les pizzas et les pâtes, ce plat est aux cuisiniers ce que la toile blanche est aux peintres : salée ou sucrée, elle peut être servie en entrée, en plat principal ou même en dessert. Bien que ce plat n’ait atteint le sommet de sa gloire qu’au cours des dernières décennies, sa longue et riche histoire remonte à loin.

Avant de nous intéresser à son histoire, notons que ce mot vient de son homographe italien du 16e siècle, cependant, son premier contact avec la langue anglaise est bien plus vieux. En vieil anglais, le mot polente était également un dérivé du mot original qui vient du latin pollenta, signifiant « céréale écossée et écrasée ».

Il est intéressant de noter que, alors que nous considérons la polenta comme un plat italien, il s’agit en fait d’une rencontre entre le Vieux et le Nouveau Monde. Les Romains mangeaient une sorte de polenta à base de farro, de millet, d’épeautre ou, typiquement, d’orge, mais le produit final était plus considéré comme un porridge ou un gruau.

Ce porridge épais s’est transformé en ce que nous appelons aujourd’hui de la polenta grâce à un ingrédient importé du Nouveau Monde au 16e siècle : le maïs. Grâce à la facilité de sa culture et à son haut rendement, le maïs est rapidement devenu la céréale de choix pour la polenta, qui, en raison de son faible coût, s’est répandue dans les assiettes des paysans d’Europe et d’Amérique du Nord.

La première mention de la polenta dans une langue ressemblant à de l’anglais se trouve dans l’Hexateuque, initialement traduit en vieil anglais et compilé à la fin du 1e siècle et attribué à Ælefric d’Eynsham. Concernant l’anglais moderne, il faut chercher sa première occurrence dans A New Hardball de William Turner, écrit en 1562, avant l’introduction du maïs, où il indique que : « la polenta est à base d’orge frit ou séché ». Cependant, en à peine un siècle, la limite entre le Vieux et le Nouveau Monde commence à devenir flou, comme en témoigne Certain Miscellany Tracts de Sir Thomas Browne en 1683 : « la polenta, et le maïs séché, le vieil aliment des Romains. »