14.04.2015

Référendum – Mot du jour

Lors de presque chaque élection, politiciens, commentateurs et journalistes, désireux de mieux faire écho au sentiment des électeurs, essayent de resserrer l’élection autour d’une mesure ou d’un thème précis. D’une façon générale, un référendum peut être utilisé dans un sens traditionnel propre à un sujet ou dans le cadre d’une interprétation plus libérale de l’opinion des électeurs. Les élections britanniques des années 1980 ont par exemple été considérées comme un référendum portant sur les réformes de Margaret Thatcher. Sachant que la guerre en Irak a commencé en 2003, les élections de 2005 sont devenues un référendum sur la participation britannique à cette guerre. Plus récemment, les élections de 2010 se sont transformées en un référendum sur la manière dont le gouvernement Travailliste a géré l’économie du pays pendant la récession. Enfin, les prochaines élections pourraient bien être un référendum sur la place de la Grande-Bretagne dans l’Union européenne. De plus, au cours des années à venir, les Britanniques pourraient avoir à se prononcer au cours d’un référendum concernant l’adhésion du pays à l’Union européenne. Comme nous venons de le voir, le mot référendum est souvent utilisé en lien avec des élections, mais intéressons-nous y d’un peu plus près.

Sans grande surprise, ce terme, comme nombre de mots juridiques ainsi que le système politique britannique, vient des Romains. Issu du mot latin referendum, il signifie littéralement « ce qui doit être rapporté », ce qui, en termes électoraux, signifie poser une question directement aux électeurs. Bien que nous ayons notre mot à dire concernant des questions locales et nationales, grâce aux exemples cités ci-dessus, nous, électeurs, ne pouvons normalement pas voter pour des questions et des aspects précis de la politique. Cependant, une élection peut être considérée comme un référendum car nous connaissons le programme de chaque parti et pouvons donc voter pour eux en s’appuyant dessus. Ainsi, un électeur britannique opposé à l’implication de son pays en Irak aurait pu exprimer son désaccord en votant pour un parti opposé au gouvernement Travailliste de l’époque.

Entré dans la langue anglaise à la fin du XVIIIe siècle et associé au sens que nous lui donnons aujourd’hui au début du XIXe siècle, notre mot était à l’origine étroitement associé à la Suisse et à son système politique où des référendums sont souvent organisés au niveau fédéral ou cantonal. La première utilisation connue du mot date du Registre annuel de 1816 et concerne les influences du Pape dans les régions catholiques de la Suisse, indiquant que « onze députés ont rejeté la demande du Pape, neuf ont voté pour le référendum et deux députés ont réservé leur vote. » Rapidement, l’utilisation du terme s’est répandue, comme on peut le voir dans The New American Governments and Its Works de James Young, dans lequel l’auteur, remarquant l’attrait d’un gouvernement et d’une responsabilité localisés, indique qu’« aux États-Unis, le référendum a souvent été utilisé dès le début. » Plus près de chez nous, le Parlement britannique proposa en 1975 qu’« un référendum soit organisé pour savoir si le Royaume-Uni doit rester membre de la Communauté économique européenne », une question toujours profondément d’actualité.