02.07.2015

Réservation – Mot du jour

À l’heure où beaucoup d’entre nous s’occupent des derniers préparatifs pour les vacances, vous voudrez peut-être vous assurer de ne pas oublier la crème solaire, le maillot de bain et la trousse de premiers secours. Cependant, vous n’irez pas loin sans le mot d’aujourd’hui : réservation. Essayer de profiter de vacances reposantes sans réserver quoi que ce soit (comme un billet d’avion ou de train ou un hébergement) peut souvent se révéler pire et plus stressant que le fait de rester chez soi. Outre le fait de savoir ce dont vous avez besoin pour aller où que ce soit, qu’en est-il du mot lui-même ? D’où vient-il et pourquoi utilisons-le-nous ?

Le mot « réservation » vient du latin reservare (réserver). Le mot « reservation » est arrivé dans la langue anglaise à la fin du XIVe siècle par le biais de l’ancien français reservation. Comme beaucoup de mots anglais, celui d’aujourd’hui remonte aux Normands, qui sont arrivés dans l’Angleterre anglo-saxonne sans aucune réservation. Bien que les anglophones utilisent encore ce mot dans son sens originel, à savoir le fait de réserver un droit ou un intérêt dans une propriété, il a également été utilisé dans un sens religieux par plusieurs églises chrétiennes ainsi que dans un sens général, dans la définition de certains aspects d‘utilisation.

Compte tenu qu’aujourd’hui les gens hésitent moins à partir en vacances plus loin de chez eux et du profil actuel des vacanciers britanniques, les réservations sont presque devenues essentielles. Selon l’association britannique des agents de voyage, près de 80 % des Anglais partiront en vacances cette année. De plus, au cours des trois vacances que les Anglais prennent chaque année, près de 7 sur 10 resteront dans leur pays tandis qu’à peine plus de la moitié partiront à l’étranger.

La première utilisation, en langue anglaise, de notre mot se trouve dans Last Age of the Church de John Wycliffe, vers 1400, où il est écrit : « They [sc. priests] make reservation the which been called dimes [10%], first fruits, other pensions » (« Ils [les prêtres] font des réserves appelées dimes [10 %], prémices et autres pensions »). Utilisé dans un sens plus politique/religieux plusieurs décennies plus tard, on peut lire dans The Brut Chronicle (vers 1425) : « The King sent certain ambassadors to the Pope, telling them that he should leave of and meddle not in his court of the keepings & reservations of benefices in England » (« Le Roi envoya plusieurs ambassadeurs auprès du Pape, leur disant qu’il devrait quitter sa cour et ne pas toucher aux réserves des bénéfices en Angleterre »). Enfin, dans un sens plus généralisé, nous pouvons lire dans Le Roi Lear de Shakespeare (1608) : « I gave you all. But kept a reservation to be followed With such a number » (« Je vous ai tout donné […], mais j’ai mis la réserve de me faire suivre par un nombre de chevaliers »). Pour finir sur cette note, au cours de vos déplacements estivaux, il est à espérer que votre réservation s’accompagnera d’un numéro et pas d’une discussion sur la surréservation…