02.06.2015

Sexy – Mot du jour

Le fait d’être sexy n’est pas un concept tout jeune. En effet, ce mot existe depuis le début du 20e siècle. Prenez le mot anglais « sex », ajoutez-y le suffixe « –y » et vous obtenez un adjectif décrivant une chose sexuellement attirante. En 1905, le journal britannique The Review of Reviews utilisa ce mot dans une critique de livre : « comme le dit une gente dame avec un soupir de soulagement en reposant une histoire d’Allen Raine : « il n’y a rien de sexy dans ses livres » ». Ce fut la première apparition du mot « sexy » dans la presse anglaise.

Cela signifie-t-il qu’il n’y avait de rien de sexy dans la société avant cela ? Eh bien, nous savons que plein de choses sexy se sont produites au cours de l’histoire et la réponse est donc probablement non. Mais, chez les Anglais, avant que les choses ne soient « sexy », elles étaient « sexful » (terme apparu dans le roman Yellow Aster en 1896), et avant cela, il n’y avait que ses synonymes.

Ce mot est souvent utilisé de manière positive pour décrire une apparence désirable. Toutefois, comme le montre la citation ci-dessus, il s’agissait autrefois d’une qualité parfois traitée avec mépris. En 1912, la Colorado Springs Gazette en donna sa propre interprétation : « si une femme a vraiment envie de gagner l’affection d’un homme, il s’agit d’une femme universelle de type très sexy. » Dieu merci, aujourd’hui, les hommes peuvent également associer le mot sexy à des femmes sûres d’elle ou qui réussissent.

Cependant, un homme sexy a-t-il les mêmes qualités qu’une femme sexy ? Comparons ces phrases :

  • L’homme balaya la pièce du regard et vit une femme assise, un verre à la main. Incroyablement sexy, pensa-t-il.
  • La femme balaya la pièce du regard et vit un homme assis, un verre à la main. Incroyablement sexy, pensa-t-elle.

Ce que vous associez au mot change-t-il quand les rôles sont inversés ?

En plus de s’appliquer aux individus, l’adjectif sexy peut également être utilisé pour décrire une chose qui suscite l’intérêt : « le maïs et les germes de soja ne sont pas aussi sexy que l’électronique ou l’aérospatiale » (Wall St. Journal, 22 septembre 1/6, 1970) ou encore : « j’ai l’intention de m’assurer que nous irons au-delà des jolis écrans et des spécifications sexy pour nous concentrer sur ce qui compte vraiment pour l’utilisateur » (What Personal Computer, décembre 7/1 1991).

Sexy à travers les cultures

Dans certaines cultures, le concept « sexy » est interdit. Dans la culture populaire japonaise, mieux vaut souvent être jolie que sexy. Dans de nombreux pays occidentaux, le mot sexy inonde les médias : magazines, télévision, musique. D’ailleurs, dès 1923, le Los Angeles Times critiquait l’industrie du cinéma : « les réalisateurs souffrent d’une obsession pour les épaules dénudées sexy et les scènes d’amour sexy ». Dans ces cultures, les hommes et les femmes sont souvent soumis à une forte pression pour être sexy, mais à notre époque numérique, où on retouche à l’excès, cela relève plus du rêve.

Traductions de sexy

Sexy est un mot anglais qui est entré dans de nombreuses langues, mais lorsqu’il s’agit de le traduire, il existe parfois, selon le contexte, des termes plus appropriés dans la langue cible. Prenons l’exemple du japonais. Si vous voulez dire : « elle est sexy », vous pouvez dire : « Kanojo wa sekushii » (littéralement : « elle sexy »), mais si vous voulez traduire la citation extraite de What Personal Computer, l’utilisation du mot « sekushii » n’aurait aucun sens ici, puisque, en japonais, « sekushii » s’utilise uniquement dans un contexte sexuel.

Le mot sexy existe depuis un certain temps et, contrairement à son prédécesseur « sexful » qui n’a fait qu’un bref passage dans la langue anglaise, il ne semble pas prêt de passer de mode.