30.12.2014

Péridurale – Mot du jour

L’anesthésie péridurale est une injection dans une région de la colonne vertébrale appelée espace péridural fréquemment utilisée pour soulager la douleur lors d’un accouchement. Aujourd’hui, cette procédure est couramment appelée « péridurale ». Ce mot vient du grec ancien : peri- qui signifie autour et dura de dura mater (dure-mère) qui désigne une des membranes qui entourent le cerveau et la moelle épinière. Les péridurales existent depuis les années 1940, mais on parlait alors d’anesthésie caudale car l’aiguille était introduite près du coccyx. Toutefois, ce n’est que depuis les années 1970 que la péridurale, telle que nous l’entendons aujourd’hui, s’est répandue pour soulager les douleurs d’un accouchement. En 1968, le quotidien britannique The Guardian décrivit la péridurale comme « une procédure grâce à laquelle une mère peut bénéficier d’une analgésie continue pendant l’accouchement sans perte de lucidité ni de conscience. Un dérivé de la cocaïne est injecté dans la membrane qui entoure la colonne vertébrale. »

Cependant, malgré le pouvoir merveilleux de la péridurale qui peut insensibiliser le corps en-dessous de la taille quand vous en avez vraiment besoin, beaucoup de femmes refusent encore cette intervention médicale, préférant opter pour un accouchement naturel. Bien que l’accouchement soit l’une des expériences les plus douloureuses qu’une personne puisse vivre, de nombreuses femmes sont décidées à surpasser la douleur par leurs propres moyens, psychologiquement ou en utilisant des méthodes alternatives comme l’hypnothérapie. Pourquoi s’infliger cela ? vous demandez-vous. Tout d’abord pour éviter les effets secondaires dont peuvent souffrir la mère ou son enfant après la naissance. De plus, les péridurales peuvent prolonger le travail, entraînant des complications. Même les sages-femmes ne sont pas pour se précipiter vers l’anesthésiste. Elles préfèrent souvent encourager les femmes en leur disant que le corps des femmes est fait pour cela et que c’est naturel. Vous vous demandez peut-être si c’est bien le cas, sachant que, jusqu’au milieu du 20e siècle, les accouchements étaient une importante cause de mortalité chez des femmes en parfaite santé. Y a-t-il une erreur de conception quelque part ?

Pour certaines personnes, la péridurale dénature ce qui est perçu comme une sorte de rite de passage vers la maternité et de nombreuses femmes ressentent une pression face à ce test et se sentent coupables d’accoucher sous péridurale. À condition qu’il se soit déroulé sans complications dangereuses, les mères aiment beaucoup parler de leur accouchement : la durée du travail, le soutien de leur partenaire, etc. Un accouchement est une expérience folle. C’est le seul moment où on vous pardonnera d’agripper le bras de l’infirmière en hurlant pour lui demander des médicaments ! Mais une fois que vous avez le résultat de cet effort, si petit, si rose, si mignon, vous oubliez vite le processus. Les péridurales sont une belle invention et rendent la situation un peu moins effrayante. Les femmes ne devraient ressentir aucune pression à ce sujet. Cependant, un accouchement sans péridurale qui se passe bien reste une expérience spéciale.