30.06.2015

Bonbon – Mot du jour

En 1965, un groupe américain, The Strangeloves (qui se faisait passer pour australien pour se faire de la publicité), sortit une chanson à succès qui résumait ce qui allait vite devenir un truisme universel: I want candy (« je veux des bonbons »). Que répondre à cette déclaration, si ce n’est : qui n’en veut pas ? À des degrés différents, tout le monde aime les sucreries, que ce soit des bonbons durs, du caramel, de la réglisse ou la star de tous les temps, le chocolat.

Avant que vous ne mordiez dans du chocolat Cadbury ou dans un Carambar, intéressons-nous aux origines du mot qui désigne, en anglais, ce petit plaisir sucré : candy.

Si le mot candy est arrivé dans le moyen anglais à la fin du XIIIe siècle, de l’ancien français çucre candi, ses origines sont bien plus lointaines. Avant que les Français ne l’associent au mot sucre, les Arabes l’appelaient quandi, du perse qand, lui-même adapté du mot sanskrit khanda signifiant « un morceau de sucre ». Comme nous pouvons le voir à travers ces langues, la compréhension et l’utilisation du mot sucre suivent la découverte de la canne à sucre qui, dans l’antiquité, était décrite comme « une tige qui donne du miel sans l’aide des abeilles ».

Cependant, pratiquement tout au long de leur histoire, les bonbons ont été réservés aux classes supérieures. Mais grâce à la production de masse, c’est aujourd’hui un petit plaisir quotidien que pour ainsi dire tout le monde peut s’offrir et s’offre. Les trois plus grandes entreprises du monde, Mars, Mondelez International (aujourd’hui propriétaire de Cadbury) et Nestlé, ont cumulé un chiffre d’affaires de près de 39 milliards € en 2014. En outre, l’appétit mondial pour les bonbons britanniques semble en pleine croissance : en 2013, plus de 150 000 tonnes de bonbons britanniques ont été exportés dans 143 pays, rapportant 1,5 milliard € à l’économie du pays.

La première utilisation connue du mot candy en langue anglaise date d’environ 1475, dans le livre de cuisine Liber Cure Cocorum, où il est écrit que : « With sugar candy, thou may hit sweet ». Logiquement, le mot candy a été utilisé seul pour la première fois dans un livre de cuisine, The Experienced English Housekeeper, d’Elizabeth Raffald en 1769, où on peut lire dans l’une de ses 800 recettes : « To a Pound of double refined Sugar put two Spoonfuls of Water, skim it well, and boil it almost to a Candy, when it is cold, drain your Plumbs out of the first Syrup, and put them in the thick Syrup » (« Ajoutez deux cuillères d’eau à une livre de sucre royal, mélangez bien, puis portez à ébullition jusqu’à obtenir une sorte de bonbon. Laissez refroidir, puis égouttez les prunes du premier sirop et mettez-les dans le sirop épais »). Enfin, vers 1809, le bonbon prend la forme de la friandise que nous lui connaissons aujourd’hui, comme le suggère John Foster dans Letters & Correspondences lorsqu’il parle de « handing round candies and cowslip wine » (« distribuer des bonbons ronds et du vin de coucou »).