07.02.2017

Le tagalog – Influences et défis

Le tagalog – Influences et défis - EVS Translations
Le tagalog – Influences et défis – EVS Translations

Le tagalog a un statut à part aux Philippines : bien que sa version standardisée, le philippin, soit l’une des deux langues nationales (avec l’anglais), il reste néanmoins la première langue de 25 % de la population.

Même s’il appartient aux langues malayo-polynésiennes, une sous-catégorie des langues austronésiennes, le tagalog est plutôt, dans la pratique, une langue locale à la croisée des chemins entre Orient et Occident. Cette langue est née au centre et au sud de l’île de Luçon, probablement dans des villages riverains car le mot tagalog signifie littéralement « habitant de la rivière ». La région, et bien-sûr la langue, ont été fortement influencées par le malais, le chinois, l’anglais et l’espagnol.

La première trace écrite de tagalog remonte approximativement à l’an 900, comme l’atteste l’Inscription sur cuivre de Laguna. Le tagalog était à l’origine écrit en baybayin, issu de la famille des systèmes d’écriture brahmiques d’Inde. Le premier document entièrement rédigé en tagalog traite de la doctrine chrétienne et date de 1593, pendant la période coloniale espagnole. Écrits en espagnol, en tagalog baybayin et dans une version latinisée du tagalog, cet ouvrage et les travaux qui ont suivi ont eu l’effet double de préserver le baybayin et d’introduire dans le tagalog l’écriture latine, qui éclipsera ensuite le baybayin à l’écrit au cours du 18e siècle. En 1613, le missionnaire franciscain Pedro de San Buenaventura rédige le premier dictionnaire en tagalog.

Si le tagalog a emprunté de nombreux mots à d’autres langues, il en a également exporté quelques-uns, comme par exemple boondocks. Ce terme, qui signifie en anglais « un endroit isolé, à l’écart », est dérivé du mot tagalog bundok, qui désigne une montagne et traduit le fait que les zones montagneuses des Philippines sont plutôt perdues et reculées.

En tagalog, les phrases commencent et se terminent par des verbes qui peuvent comprendre des préfixes, des suffixes et des circonfixes indiquant la focalisation, le temps, l’aspect et l’humeur. De plus, si l’anglais présente principalement une structure sujet-verbe, celle du tagalog est plutôt « verbe-tout le reste ». Pour rendre l’apprentissage encore un peu plus ardu, bien que le sujet précède en général l’objet, les adjectifs et possessifs peuvent se placer soit avant, soit après le nom auquel ils se rapportent.

Et les pronoms sont complexes. Bien que leur forme soit classique et familière, c’est leur application qui peut prêter à confusion. En effet, en tagalog, la 3e personne du singulier ne fait pas de distinction entre il et elle, ce qui signifie que le genre dépend du nom qu’il modifie. Les pronoms personnels peuvent uniquement référer à des humains et il existe trois pronoms démonstratifs : l’un d’entre eux correspond à l’anglais this, les deux autres distinguent deux that, un proche et un moins proche.

Par ailleurs, l’usage des nombres et des dates en tagalog peut se révéler difficile, car les locuteurs natifs ne les expriment pas seulement en tagalog, mais aussi en anglais et en espagnol et ce, dans de nombreux formats différents.

L’influence de l’anglais est telle que de nos jours, un grand nombre de Philippins communiquent dans un mélange de tagalog et d’anglais appelé taglish. Bien entendu, le taglish est principalement répandu parmi la population urbaine et éduquée. La colonisation des Philippines par l’Espagne a, quant à elle, donné naissance à une langue créole philippine d’influence espagnole, le chabacano or chavacano.

Si apprendre le tagalog peut être une expérience enrichissante, traduire depuis ou dans cette langue constitue un défi de taille. Un défi que nos équipes de traducteurs, d’interprètes et de relecteurs internes spécialisés en tagalog relèvent avec brio depuis plus de 25 ans en fournissant des services linguistiques de qualité à des entreprises de tous les secteurs industriels.