26.01.2016

Plan – Mot du jour

2016 a commencé depuis quelques semaines et les festivités de Noël ont cédé la place à la monotonie de janvier. L’heure est donc venue de faire le point sur les bonnes résolutions et autres promesses que nous nous sommes faites au lendemain du réveillon du nouvel an. Ces résolutions impliquent souvent un changement de notre mode de vie : perdre du poids, faire du sport, manger plus sainement, boire moins d’alcool ou de caféine, etc. Si nos intentions sont nobles, nos bonnes résolutions partent souvent aux oubliettes au bout de deux mois parce qu’il nous manque une chose essentielle : un plan.

Le mot plan vient du latin planum, qui désignait une surface plane ou lisse. Cette racine est très loin du sens moderne de notre mot qui désigne aujourd’hui « une stratégie organisée », la logique peut donc sembler obscure. Au fil du temps, le concept de « surface plane » commença à intégrer celui du dessin figurant sur cette surface plane et le mot plan finit par prendre un sens plus large grâce à son utilisation militaire. Ainsi, au milieu du XVIe siècle, le mot plan désignait une carte.

À en croire les statistiques, pour tenir nos bonnes résolutions, nous avons besoin de toute l’aide disponible. Selon le Statistics Brain Research Institute, 62 % des Américains prennent de bonnes résolutions au nouvel an. Si 49 % d’entre eux indiquent un échec fréquent (probablement au cours des 2 premiers mois), seuls 8 % respectent leurs engagements à long terme. Quoi qu’il en soit, les personnes qui prennent de bonnes résolutions à ce moment de l’année sont plus susceptibles de modifier leur mode de vie que ceux qui n’en prennent pas. 24 % des personnes qui prennent de bonnes résolutions ne les tiennent jamais. (Bien que ces chiffres concernent les Américains, nous pouvons aisément supposer que, à ce sujet, quelle que soit leur nationalité, les gens sont tous les mêmes.). Comme le dit un vieux dicton : « échouer dans la planification, c’est planifier son échec ».

Illustrant la manière dont son utilisation militaire a modifié le sens de notre mot, la première occurrence connue en langue anglaise de notre mot vient de Varieties de David Person en 1635 : « In marshalling of our armies, and Battles, our modern plans jump almost with those of the Ancient; yet our Sieges, beleaguering of townes, and instruments of war do far exceed theirs » (« Concernant le déploiement de nos armées et de nos batailles, nos plans [cartes] modernes n’ont rien à envier aux anciens, mais nos sièges et nos instruments de guerre sont bien meilleurs »). Près d’un demi-siècle plus tard, dans His Majesty’s Declaration Defended (1681) de John Dryden, le mot « plan » passa d’un contexte militaire à un contexte civil : « What will become of those fine Speculative Wits, who drew the Plan of this new Government, and who overthrew the old? » (« Qu’adviendra-t-il de ces esprits spéculatifs qui ont dessiné le plan de ce nouveau gouvernement et renversé l’ancien ? »). Enfin, au début du XXe siècle, notre mot a commencé à être utilisé au niveau personnel, à l’image d’Edward M. Forster dans Howards End (1910) : « Helen wrote an unsatisfactory postcard from the shores of the Lake of Garda, saying that her plans were uncertain and had better be ignored«  (« Helen envoya une carte postale décevante depuis les rives du lac du Garde, disant que ses plans étaient incertains et devaient être ignorés »).