29.10.2015

Télescope – Mot du jour

La semaine dernière, les passionnés de science-fiction ont appris avec enthousiasme la découverte potentielle d’une mégastructure alien très éloignée. En effet, la luminosité de l’étoile KIC 8462852 baisse par intermittence pour des raisons encore indéterminées. Cependant, leur enthousiasme a commencé à se dissiper lorsque les scientifiques ont expliqué que la possibilité que cela soit dû à la présence d’une mégastructure alien est extrêmement faible. Aujourd’hui, l’hypothèse privilégiée mise sur les débris d’un amas de comètes.

Ce n’est pas la première fois que des observations faites au télescope laissent les scientifiques perplexes et soulèvent de grandes questions. Certaines des observations les plus controversées remontent à plus de 400 ans, lorsqu’un scientifique italien a utilisé son télescope pour prouver des vérités en apparence impossibles et a élaboré des théories qui lui ont attiré les foudres de l’Église catholique. Surnommé le « père de la science moderne » par Albert Einstein, Galilée a démontré que, contrairement aux enseignements de la Bible, la Terre n’était pas fixe au centre de l’univers, mais qu’elle tournait en orbite autour du soleil. En 1610, il a observé grâce à son télescope que quatre lunes tournaient en orbite autour de Jupiter. Apparemment, tous les corps célestes ne tournaient pas en orbite autour de la Terre. En 1616, il a rédigé sa théorie des marées, avançant l’hypothèse qu’elles étaient causées par la rotation de la Terre sur son axe autour du soleil. Ses observations et ses théories incroyables sur le cosmos lui ont valu d’être condamné pour hérésie et assigné à résidence. Galilée s’est éteint à l’âge de 77 ans. Une peinture de Bartolomé Esteban Murillo réalisé dans les années 1640 représente Galilée dans sa cellule, fixant ses mots écrits sur le mur : « E pur si muove » (« Et pourtant elle tourne »).

Jusqu’en 1611, Galilée a utilisé le mot perspicillum pour désigner les télescopes, jusqu’à ce que le mot telescopio fasse son apparition dans ses lettres. C’est un membre de l’Académie romaine des Lincei qui aurait attribué le mot telescopium au Prince Cesi, le fondateur et directeur de l’Académie, dans une lettre datée de 1613. Galilée était également membre de cette académie. En 1647, le livre Mirror of Nobility fut écrit par le scientifique français Pierre Gassendi et traduit par un certain « W. Rand ». C’est dans cet ouvrage que le mot telescopium fut traduit par telescope : « Galilæus, by his newly invented Telescope had discovered certain great and wonderfull sights, concerning the Stars » (« Galilée, grâce à sa nouvelle invention, le télescope, avait fait de grandes et magnifiques découvertes concernant les étoiles ») (p.143).

Au XXIe siècle, les scientifiques n’ont pas peur d’étudier l’incroyable. L’institut SETI (Search for Extraterrestrial Intelligence), qui recherche des signaux d’une vie extraterrestre intelligente depuis la Californie, utilise actuellement l’Allen Telescope Array pour résoudre le mystère de l’étoile KIC 8462852.