06.02.2012

Comment tuer un traducteur en 10 clics ou moins

« Celui qui me vole ma bourse me vole une vétille […] mais celui qui me filoute ma bonne renommée me dérobe ce qui ne l’enrichit pas et me fait pauvre vraiment. »

 Othello Acte III, scène 3, 155–161

 Les articles sur le thème de la traduction humaine, par opposition à la traduction automatique, sont nombreux. Mais en définitive, le sujet se résume en deux points déterminants : la mutabilité de la langue et son lien intrinsèque avec ce qui signifie être humain. En d’autres termes, être humain, c’est être imprévisible. Il s’agit d’une quantité inconnue et d’un concept infini qui ne peuvent, pour le moment – heureusement ! – pas encore être traités par une machine.

Dans son livre intitulé « Is That a Fish in Your Ear? », c.-à-d. littéralement : « As-tu un poisson dans l’oreille ? » (la grammaire absolument imprévisible de l’éditeur !) David Bellos décrit l’apparition des dictionnaires comme coïncidant plus ou moins avec l’arrivée de la presse écrite. Par conséquent, les imprimeurs avaient tout intérêt à normaliser l’orthographe, les conventions grammaticales et, plus tard, la signification, pour arriver à une production de masse. Puis, les dictionnaires ont essentiellement débuté comme listes de mots entre deux langues, auxquelles les traducteurs se tenaient scrupuleusement. Mais créer un dictionnaire, que cela signifie-t-il ? Peut-on vraiment recenser tous les mots d’une langue, et dans ce cas, existe-t-il réellement un moyen de rendre compte de toutes les permutations possibles de combiner les mots pour véhiculer le sens ? Mais alors il conviendra de se poser la question de savoir à partir de quand une telle liste commencera à devenir obsolète. Bellos fournit une analogie particulièrement illustrative :

 

« Essayer de saisir ‘tous les mots d’une langue’ est aussi superflu que de tenter de rassembler toutes les gouttes d’eau d’une rivière qui s’écoule. » Si vous y parveniez, ce ne serait plus une rivière qui s’écoule. Ce serait un aquarium. »

 

En d’autres termes, cela équivaut à condamner une langue à stagner. Quelles que soient les tentatives de « nivellement par le bas » de certains organes – et les organisations internationales, composées en grande partie de locuteurs et lecteurs non natifs d’anglais sont particulièrement coupables de dénaturations telles que le globish ou les rétro-traductions – la langue, elle, continue d’évoluer, inexorablement.


Et pourquoi ce titre, alors ? Car tout ceci pourrait très bien devenir caduc dans quelques années, lorsque la traduction automatique aura atteint cette balance parfaite et fort souhaitable de rentabilité, de vitesse et de qualité (dans cet ordre) pour en faire une réelle option susceptible de supprimer toute intervention humaine à tous les égards. En même temps, cela peut être un réel divertissement, alors pourquoi ne pas en profiter ?

 En traduction automatique à partir du farsi, de l’arabe et de l’estonien, cela donne ceci, si l’on retraduit en anglais :

 « Qui a volé le portefeuille de spam ? Mais il a dit que je suis bon musulmans, Felix transfère une douleur. »

 Je ne me paie pas votre tête.

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